À l’heure où les smartphones sont omniprésents et où les assistants vocaux comme Google Home et Amazon Echo s’invitent de plus en plus dans nos maisons, une nouvelle manière de naviguer sur le web a fait son apparition : la recherche vocale. Quelle est l’ampleur de ce phénomène nouveau et quel est son impact sur le référencement naturel ? Les requêtes vocales remplaceront-elles, à terme, les recherches écrites ? Voici le point de vue de notre agence SEO.
État des lieux de la recherche vocale
La reconnaissance vocale a fait un grand bond en avant au cours des dernières années ; à tel point qu’aujourd’hui, communiquer oralement avec un appareil électronique n’a plus rien d’étonnant. Non seulement un smartphone ou un assistant vocal est capable de comprendre les mots prononcés par l’utilisateur, mais il est aussi en mesure de lui apporter des réponses cohérentes : les moteurs de recherche comme Google sont ainsi tout à fait capables d’interpréter des recherches vocales et de proposer des résultats pertinents.
Mais, s’il est indéniable que le voice search est une technologie très au point, reste à savoir s’il a été massivement adopté par les internautes, où s’il en est encore à ses balbutiements.
Le voice search : un phénomène à relativiser
La recherche vocale a parfois été annoncée comme un phénomène qui allait bouleverser profondément le quotidien des agences SEO. Par exemple, une étude de Comscore, largement relayée, nous faisait part d’une prévision pour le moins impressionnante : 50 % de recherches vocales d’ici 2020.
Le Desktop se maintient. En 2017, 63 % des visites proviennent d’un mobile, contre 58 % en 2018
Une étude aujourd’hui contestée par de nombreux spécialistes : comme l’explique l’expert en SEO Olivier Andrieu dans un article – dont nous partageons les conclusions – d’autres chiffres semblent indiquer une progression lente, voire une perte de vitesse du voice search – à l’opposé des prédictions (très) optimistes de certains.
Par ailleurs, contrairement à une idée répandue, l’usage du mobile est également en recul. Une récente étude de Stone Temple montre ainsi que les ordinateurs de bureau regagnent du terrain : en 2017, 63 % des visites sur le web ont été réalisées depuis un téléphone, contre 58 % en 2018. Si l’on est encore loin d’un “déclin” du mobile, on ne peut pas non plus parler d’une tendance à la hausse.
L’importance de la recherche vocale en SEO doit donc être relativisée…
Ce qui ne signifie pas qu’il faut l’ignorer : le phénomène n’est peut-être pas (encore) aussi important qu’on a pu le penser, mais il existe bel et bien. Et cette pratique influence de manière concrète la façon dont il faut aborder la stratégie de référencement naturel (SEO).
Les impacts de la recherche vocale sur le SEO
Qui dit recherche vocale, dit mobile. En effet, la possibilité de parler à son smartphone existait avant même que des assistants vocaux, entièrement basés sur la voix, ne commencent à se répandre. Les grand acteurs du marché ont depuis longtemps conçu des assistants personnels, capables d’entendre l’utilisateur et de lui apporter une réponse : Google avec Google Assistant, Apple avec Siri, Amazon avec Alexa et même Microsoft avec Cortana.
Le développement de la recherche vocale sur smartphone a donc un effet direct sur les résultats de recherche : les sites responsive – c’est-à-dire parfaitement lisibles depuis un appareil mobile – sont, plus que jamais, privilégiés.
A lire : Impact et avantages d’un site responsive sur le référencement naturel
Par ailleurs, l’utilisation de la recherche vocale se fait également à la maison à travers notamment les enceintes connectées (comme Amazon Echo par exemple).
Ces requêtes vocales ont un impact sur la formulation des requêtes : là où les recherches écrites se veulent plutôt concises, les choses sont bien différentes à l’oral. Ici, les internautes utilisent un langage naturel et un ton plus conversationnel: “Quelle est la capitale de la France ?”, demandera-t-on à voix haute, tandis qu’on se contentera à l’écrit d’un mot clé comme “capitale France”.
Enfin, le SEO vocal est aussi, bien souvent, un SEO local. En effet, les recherches vocales ont 3 fois plus de chances d’être géolocalisées que les requêtes écrites. Exemple typique : “OK Google, je recherche un restaurant italien à Paris”. Les entreprises locales, où ayant différents établissements ou agences, ont donc tout intérêt à prendre en compte ce facteur.
Reste à savoir comment tirer parti de ce phénomène et adapter concrètement sa stratégie SEO pour la recherche vocale…
Comment tirer parti de la recherche vocale pour le référencement ?
Nous l’avons vu, la recherche vocale est une pratique dont l’importance doit être relativisée, ce qui ne l’empêche pas d’avoir des effets non négligeables sur le SEO. Différentes mesures peuvent donc être prises pour adapter votre stratégie digitale en conséquence.
Créez un site mobile friendly
Le développement de la recherche vocale sur Google est indissociable de la navigation sur mobile. Dans ce contexte, posséder un site responsive est plus que jamais nécessaire, d’autant plus qu’il s’agit d’un facteur de référencement important pour les moteurs de recherche comme Google. Pour espérer atteindre la première position des résultats, avoir un site accessible sur mobile est devenu presque indispensable.
Un site mobile friendly, c’est non seulement un site qui s’adapte parfaitement à toutes les tailles d’écrans, mais qui offre aussi une navigation fluide, avec des temps de chargement rapides. C’est un site qui propose une expérience utilisateur optimale aux mobinautes, en somme.
Pensez également aux AMP (Accelerated Mobile Pages) : il s’agit de pages web particulièrement légères, qui bénéficient d’un chargement rapide comme l’éclair et d’une lisibilité optimale sur mobile. Cette technologie peut être facilement intégrée sur votre site, en particulier si vous utilisez un CMS comme WordPress : une version AMP de chacune des pages que vous avez choisies sera ainsi créée, et ce sont elles qui apparaîtront par défaut dans les résultats de recherche sur mobile.
Misez sur les mots clés de longue traîne
La recherche vocale a bousculé la manière dont les internautes formulent leurs requêtes : c’est pourquoi il est nécessaire d’adapter votre stratégie de mots clés .
A lire : Stratégie SEO : Recherche de mots clés – Méthodes et outils
Afin d’optimiser vos contenus pour le SEO vocal et maximiser leurs chances d’être bien référencés, il faut délaisser les mots clés courts et génériques – dont l’utilisation est, de toute manière, de moins en moins pertinente.
En effet, le langage naturel employé à l’oral correspond davantage aux mots clés de longue traîne, c’est-à-dire des expressions composées de plusieurs mots.
Prenons un exemple concret : vous souhaitez référencer un article tutoriel sur le repassage de chemise. Plutôt que de vous focaliser sur des mots-clés courts, comme “repasser chemise”, intégrez dans votre contenu des expressions comme “Comment bien repasser une chemise ?”, qui utilisent un ton conversationnel et la forme interrogative.
En optimisant vos pages web de la sorte, vous augmentez aussi vos chances d’apparaître en “position zéro”, aussi appelée Featured Snippet : il s’agit d’une place spéciale dans les résultats de recherche Google, qui surpasse toutes les autres. La position zéro offre ainsi au site qui la possède une visibilité très élevée, mais présente aussi un avantage inhérent à la recherche vocale : lorsque l’on pose une question à un assistant vocal, du type Google Home, ce dernier va “lire” le contenu du Featured Snippet correspondant aux résultats de la recherche.
Tous les facteurs qui permettent de décrocher cette précieuse position zéro ne sont pas connus. Mais il est, dans la plupart des cas, nécessaire d’être classé en première page des SERP sur la requête correspondante, et plus précisément dans les trois premiers résultats.
Les mots clés de longue traîne, déjà indispensables pour toute stratégie de référencement, ont donc un rôle primordial dans le cadre du SEO vocal. Et cela pourrait bien modifier le content marketing en profondeur… Ainsi, on peut très bien imaginer que les contenus du type “question/réponse” ou FAQ deviendront de plus en plus populaires, afin de s’adapter aux recherches vocales, à savoir des phrases interrogatives qui nécessitent une réponse concise.
Pensez au référencement local
Une proportion importante des recherches vocales effectuées depuis un mobile sont localisées. En effet, la fonction de géolocalisation des smartphones permet de limiter certaines recherches à une ville ou à une zone géographique particulière. Et parfois, l’utilisateur mentionne lui-même le lieu dans lequel il se trouve : “Je cherche un garagiste à Clermont-Ferrand.”
Si cela est pertinent, veillez donc à soigner votre SEO local, en commençant par créer une page Google My Business associée à votre situation sur Google Maps, mais aussi en optimisant vos pages web de manière à faire ressortir la localité ou la région dans laquelle vous intervenez. Vous maximiserez ainsi vos chances d’être trouvé par les personnes qui recherchent un produit ou un service près de chez eux.
Parfois annoncée comme un véritable raz-de-marée qui allait profondément bouleverser le monde du SEO, la recherche vocale connaît en réalité une croissance lente, et son importance doit être relativisée. Toutefois, cela ne l’empêche pas d’avoir des impacts réels sur le référencement naturel : les entreprises ont donc tout intérêt à adapter dès maintenant leur stratégie SEO. Pour ce faire, concentrez-vous sur trois piliers :
- la mise en place d’un site mobile-friendly,
- l’utilisation de mots-clés de longue traîne,
- le référencement local.
Face aux recherches vocales, la façon-même de créer des contenus est elle aussi amenée à évoluer, avec l’usage d’un langage plus naturel, voire plus informel, qui correspond mieux à la formulation des requêtes à l’oral. En suivant ces recommandations, vous serez ainsi en mesure de tirer parti de cette pratique pour améliorer votre SEO.